Tristan CostaPremier lundi de septembre. À Pékin comme à Shanghai, dans les grandes métropoles comme dans les villages reculés du Sichuan, 240 millions d’enfants franchissent à nouveau les grilles de leur école. En Chine, la rentrée des classes n’est pas qu’un rendez-vous scolaire : c’est un rituel national, synchronisé et scrupuleusement encadré par le ministère de l’Éducation.
Discipline et réussite collective
Sur les cours pavées, les élèves se rassemblent en rangs impeccables. La cérémonie commence par la levée du drapeau rouge frappé des cinq étoiles, au son de l’hymne national. Vient ensuite le discours du directeur, parfois relayé par un responsable local du Parti, qui insiste sur la discipline et le « rêve chinois » de réussite collective. Ce protocole est répété dans chaque école du pays, rappelant que l’éducation est une affaire d’État.
L’entrée à l’école se fait à 6 ans, parfois 7 selon la région. Les enfants intègrent alors le cycle primaire (six années de scolarité), suivi du collège obligatoire jusqu’à 15 ans. Le lycée, non obligatoire, attire cependant une majorité d’élèves, notamment en ville, car il ouvre les portes du redouté concours d’entrée à l’université, le gaokao.
Des chiffres qui donnent le tournis
Les chiffres donnent la mesure de l’événement : environ 240 millions d’élèves sont scolarisés dans l’enseignement obligatoire. En ajoutant les lycéens et les étudiants, ce sont près de 300 millions de jeunes qui, en ce mois de septembre, retrouvent bancs et manuels. À titre de comparaison, cela équivaut à la population totale des États-Unis.
Une compétition féroce
Derrière la solennité de la rentrée, les enjeux sont considérables. La Chine investit massivement dans son système éducatif, cherchant à réduire les écarts entre villes et campagnes, et à alléger la pression scolaire qui pèse sur les enfants, souvent dès l’école primaire. Mais dans les familles, la compétition reste féroce : la réussite scolaire demeure la voie royale vers l’ascension sociale.
Et vous, êtes vous prêt à reprendre vos cahiers ?
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